Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

JE, TU, IL
À nouveau envie de lui comme oreiller.
Pas celui sur lequel je dépose ma tête tous les soirs, celui que je sers quand j'ai besoin de combler le vide intersidéral d'entre mes bras qui ne serrent rien.

Ceux d'avant je ne les ai même pas serrés à bien y penser.
J'ai dormi avec, j'ai dormi contre.
De l'un dans l'autre à dos à dos, dormir en cuillère à l'un dans l'autre, de l'un dans l'autre à chacun chez soi.
J'ai dû serrer, surement, mais jamais pour retenir.


Du sexe un peu pour moi, pas trop pour mon sexe.
Qu'on ait envie de MOI.
De mon JE.
Un TU qui voudrait mon JE.
Ne plus dire aux enfants qu'ils viennent des roses, des choux, des abeilles qui butinent ou des cigognes.
Mais d'un TU et d'un JE.
Ne plus.

Aussi, ne plus vivre cette ligne, cette coupure évoquée dès que je peux.
Vendredi, au fil d'une discussion avec une amie, saisi l'occasion d'en parler encore.
Elle ne savait pas, sa réponse a été moi aussi.
"Moi aussi, mais tiens, je réalise que je n'en ai jamais parlé avant, et je réalise que nous sommes deux, personnes anodines, noyées dans la masse, et que sur deux personnes banales dans cet appartement, nous sommes deux à avoir vécu cela."
Et qu'en reste-t-il dis-moi.
Il en reste que parfois tu pleures encore en faisant l'amour avec l'homme que tu aimes, il en reste que tu ne supportes plus certains gestes pourtant tendres, parce que les même gestes dans un autre contexte eurent un tout autre sens.
Que le temps n'a pas effacé cela, et qu'avant de m'écouter et de me dire tes mots, tu n'avais pas même supposé que c'était dû à ce jour-là.
Tu m'as dit que ce soir-là, il y a trois ans, il avait apporté des tomates pour mettre dans la salade.
Tu m'as dit aussi que tu ne te rappelais pas du reste.
Moi aussi je vais m'en rappeler qu'un jour on t'a apporté des tomates pour la salade.
Puis tu m'as dit que maintenant, c'en était fini des baises animales, même dans l'amour, même dans la complicité.
Que la nuance est trop mince.
Et je me suis un peu mieux comprise avec ta voix.

Un TU qui voudrait mon JE, leur dire de faire attention.
Attention à nous, on ne fait pas attention aux autres.
Considérer que tout autre est délicat. Physiquement, psychologiquement.
Que des mots peuvent blesser, des gestes des attitudes des regards des jeux des silences des souvenirs.

Je me sens frêle.
Le temps a vite passé, le souci s'est vite envolé, mon esprit a rangé structuré cherché et compris.
Mais c'est là, ça fait mal, ce n'est pas diffus comme un épisode qui ferait ombre au tableau de ma vie, ce n'est pas une plaie, car une plaie se cicatrise en laissant une cicatrice. C'est quelquechose qui va faire toujours mal, pas plus, pas moins, identique chaque jour.
Je n'y penserai pas plus, pas moins, ça ne se règle pas, il n'y a rien à règler rien à soigner, impossible à effacer, c'est une douleur qui sera constante pour toujours. Une douleur acceptée. Je ne la cherche pas, je sais où elle est, je connais chacune de ses coordonnées, chacune de ses couleurs, et sa densité.
C'est immuable maintenant, ce n'est même plus un mal.
C'EST et c'est tout.

Et moi je vais bien, j'ai juste envie d'un autre touché à un autre degré.
D'une vraie saveur de deux êtres entremelés.



Ecrit par poup, le Dimanche 5 Octobre 2003, 17:03 dans la rubrique "Des lires".
Repondre a cet article

Commentaires :

Leona
Leona
05-10-03 à 18:03

On peut ne pas pardonner, ne pas oublier, mais on peut décider de ne plus se laisser atteindre par certains souvenirs malheureux. Tu y arriveras. Tu seras complètement indifférente à ce souvenir. Il restera là, mais n'aura aucune portée.

Repondre a ce commentaire
 
poup
poup
06-10-03 à 12:08

c'est bizarre

parce que je n'ai pas le sentiment que ce souvenir m'atteigne, plutôt qu'il existe seulement en moi.
Et tu as surement raison, ça va s'estomper, mais comment dire, pas comme d'autres choses qu'on digèrent et qui passent.
Mouais, c'est pas clair.....;)

Repondre a ce commentaire