Enfermée à l'intérieur, où tout est filtré, installer les couches et s'y blottir.
Là où rien ne peut arriver.
Là où on est à l'abri.
Débrancher les téléphones, éteindre le portable. On repeint l'escalier dehors, personne, en plus et tant mieux, ne peut donc venir frapper.
Se rendre impénétrable. Hors d'atteinte. Comme une urgence. Pour se vider.
Jeûner.
Méditer.
Fumer.
Visualiser sa peine, la sentir se matérialiser. Juste là, derrière le sternum.
Oui, là. Se surprendre soi-même à se dire "tiens, elle est là?".
Y aller, cette fois, vomir. Physiquement vomir sa peine.
Pleurer, pleurer et pleurer.Et d'un coup se rendre compte que c'est pas juste pour ça.
Que finalement on pleure sur ce qui se passe depuis un an.
Un an déjà.
Un an d'illusoire, d'illusions fantasques.
Fantasmer et sublimer pour éclipser le réel.
Parce que le réel, c'est pas satisfaisant.

Ensuite, merde, je m'aime pas il paraît.
Alors c'est ça, on débranche tout, on se met des boules Quiès, on mange des tartines de Nutella qui puent le cramé parce que le grille-pain a pris feu pendant que ça grillait, et on fait le vide.
Le vide intersidéral qui fait que celui d'entre nos deux bras n'a plus d'importance.
Et voilà. Que ce qui peut faire mal n'ai plus d'importance. Se guérir. Ne plus rien souhaiter. S'aigrir. Ressentir......avec décalage, derrière des nuages.
Devenir Blind.

Et puis souhaiter, ne m'écoute pas, REVIENS.

Le grandiose peut-il être ailleurs que dans la souffrance?

Et puis, une chose à la fois, prendre ses messages, rebrancher un téléphone, msn, le cellulaire.
Non, IL n'a pas appelé. Pas envoyé de message.
Appeler ma Poup, et rire même.
Parler aux voisins.
Enlever couche par couche.
Certitude de ne plus être la même.