Pas différente dans le sens "regarder moi je suis géniale et les autres sont nuls."
Mais dans le sens où j'avais beaucoup de mal à comprendre certains de leurs agissements, de leurs comportements et de leurs idées, donc il y avait "eux", les gens normaux puisque majoritaires, et "moi", différente puisqu'incomprise et incapable de les comprendre à mon tour.
Il y a plusieurs choses que je ne comprenais pas par exemple:
- le mensonge qui permet de ne pas faire de peine: je considérais que la vérité était une valeur sure. Douloureuse parfois, pour celui qui la dit qui doit prendre son courage à deux voire trois mains (peut-être pour cela que c'est si rare, mais sachez que nous avons en général tous deux mains et qu'un pied peut aussi faire l'affaire le cas échéant), et pour celui qui la reçoit.
Bizarrement, je me rends compte que je deviens comme ça, je mens pour ne pas faire de peine.
- le syndrôme de la "disparition":Ces gens qui font partie intégrante de votre vie et qui disparaissent, qui ne donnent plus de nouvelles, qui ne prennent même pas 5 minutes pour téléphoner en se justifiant par un trop plein de travail.
J'ai toujours considéré que l'on pouvait TOUJOURS passer un coup de fil de 30 secondes.
Mais je l'ai fait.
- Cotoyer des gens que l'on aime pas vraiment: leur faire des sourires, leur dire bonjour, salut comment ça va, fait longtemps qu'on s'est pas vu, suis contente...blabla.........le social banal quoi.Le social des "connaissances".
Je n'avais pas de connaissances, juste des amis, des vrais que j'aimais.
Si je t'aime je m'intéresse à toi, si je ne t'aime pas, je ne le fais pas juste parce qu'il faut le faire.Ce qui m'a valu une très mauvaise réputation d'anti-sociale d'ailleurs.
Maintenant j'ai des "connaisssances".......je parle gentiment même avec des gens que je n'apprécie pas.Je sais, c'est normal, c'est de la politesse,mais........
pffffffff........
- le "rabibochage": avant, si on me décevait, ou qu'on me faisait un sale coup, je rayais la personne de la liste.
Maintenant, je me laisse rabibocher.
Je pourrais continuer longtemps comme ça, parler de ce qui se fait ou de ce qui ne se fait pas selon moi entre deux êtres(humains de préférence).....mais la conclusion est simple finalement.
Je sais que ce dont je parle peut sembler être une évolution normale et banale .....mais j'ai l'impression de devenir quelqu'un que je n'aime pas(même si certains points sont bénéfiques) , j'ai l'impression de rattraper la normalité ambiante(tout est relatif on s'entend, je ne catégorise pas, il s'agit de mes propres normes....), de m'éloigner de ce que je suis.....de devenir ce que je ne voulais pas être, cela peut sembler très anodin vu les exemples que j'ai donnés, mais j'ai l'impression de rentrer dans un cadre de conduite que j'avais remarqué chez la majorité des gens , que je n'adoptais pas, dont je me sentais différente, mais j'ai la désagréable impression d'entrer dans le moule et je n'aime pas l'idée qu'il m'ait finalement eue......j'ai lu quelquepart sur un joueb quelquechose sur la maladie d'être un adulte....l'Adultie??????
J'aurai donc à 23 ans attrapé l'adultite???
Bon j'ai pas vraiment réussi à écrire ce que je voulais mais bon......
Commentaires :
Ouiiiii !
C'est ma foi, trés intéressant ce que tu dis et on pourrait en débattre pendant des jours et des semaines.
> le mensonge qui permet de ne pas faire de peine
Alors selon moi, il y a deux catégories dans ces mensonges là.
Le premier : tu aimes ou tu respectes tellement une personne que tu ne veux la blesser à aucun prix. Donc si elle te demande si tu as aimé sa choucroute alors que tu l'a trouvée absolument gerbante, tu lui répondras "Oui ! Miam ! Tu peux me donner la recette ?" C'est pas vraiment un mensonge dans ce cas précis, ça s'appele avoir du tact.
Le deuxième : tu es en face d'une personne que tu n'aimes pas. Tu ne lui dis pas ce que tu penses pour ne pas avoir à la blesser, mais surtout, pour ne pas avoir à assumer les conséquences de ton geste. Si les circonstances étaient plus sûre, si cracher publiquement dans la figure ne la personne n'avait pas de conséquence sur nous, on se gênerait pas. Et là, c'est autre chose.
> le syndrôme de la "disparition"
C'est la vie. On a tous ce droit de tout laisser derrière nous pour tout recommencer. A mon avis, il ne faut ni en vouloir aux gens qui font ça, ni avoir honte de le faire. On ne le fait pas par mépris vis à vis des gens qu'on abandonne mais parcequ'on estime qu'on a fait plus généralement fausse route.
> Cotoyer des gens que l'on aime pas vraiment et le "rabibochage"
A la base, je n'ai pas d'a-priori. Il y a des gens dont je n'approuve pas la conduite ou qui me font peur ( parcequ'ils sont trés différents de moi ) mais finalement, en creusant, on leur trouve toujours quelque chose d'intéressant ou de plaisant. Par contre, en ce qui concerne, les rabibocheurs, aprés une longue période où je leur accorde le bénéfice du doute et où je leur tends régulièrement des perches, j'en viens soit à les ignorer complètement, soit en faire des ennemis jurés quand les éviter n'est pas possible. Je ne fais pas de demi mesure avec eux en tous cas.
Je finirai en disant, que nous sommes tous différents et il n'y aucune raison que l'on se standartdise. Deviens simplement la personne que tu as envie d'être, au mépris de l'avis ou du jugement des autres, s'il le faut.
Et puis, les différences entre les gens c'est une richesse, mais là n'est pas la question.....
Ça fait juste bizarre de se rendre compte que finalement on s'est résigné.
J'aurai du ajouter dans mes exemples un paragraphe sur la résignation.
Avant j'avais un tel besoin d'intégrité et d'honnêteté envers moi-même(oui oui c'est très nombriliste comme constat tout ça.....) que je ne me résignais pas à agir selon les normes, mais selon mes aspirations, mais de moins en moins.
Je pense que c'est ça que j'essayais de dire en fait, j'avais une certaine idée de ce que je voulais être (par mes comportements sociaux je veux dire)mais je me suis résignée à entrer dans le moule de la politesse et du tact.
Qui ont leur raisons d'être comme tu le dis très bien.
Re:
Re: Re:
bur
Coyote
Tu ne délires pas :)
Cette fois-ci, j'ai vraiment envie de laisser ma petite trace :) Ce que tu dis es simple, lucide, sincère... et pourtant g l'impression de l'entendre pour la première fois...
Alors s'il-te-plaît, continue de nous abreuver de ta prose rafraîchissante et sincère, c'est un plaisir pour les yeux et l'esprit.