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Alerte à Malibu (Californie 6)


Calumet de la paix.
On attend un peu en fermant les yeux que la drogue agisse.
Deux compatriotes croisés en chemin.
C'est drôle, on échange quelques mots en anglais pour ensuite se rendre compte que nous sommes francophones.....
J'adore ce genre de détours anodins que peuvent prendre les choses.
La ville est déserte.
Juste une série d'ombres furtives, toujours isolées, solitaires.
Visibles seulement grâce au contraste de la lumière électrique de L.A. sur les ténèbres de l'océan qui s'étend vers............ la Chine.
Une plage, une frontière en quelque sorte entre ce noir profond du Pacifique, sauvage, et la ville pourtant si proche, qui éclaire le ciel.
Sauvage du vide versus sauvage de l'homme finalement.
Nous sommes donc entre les deux, quatre montréalais allongés sur une couverture piquée à l'auberge.
Il fait bon, les vagues continues stimulent intensément ma demi-vessie.
Personne en vue, je l'ai déjà dit, tout est désert dès la tombée du jour.
(D'ailleurs, nous n'étions pas complètement seuls, une petite angoisse nous accompagnait.....).
Je m'éloigne du "campement" pour avoir un peu d'intimité. Je me dirige dans mon pantalon Thaï extra-large vers la cabane d'Alerte à Malibu pour pisser en paix.
Sauf que....je défais mon pantalon, m'apprête à m'accroupir quand un homeless installé sous la cabane remue.....Je hurle et pars en courant....
Seule issue, pisser dans l'océan.
Comme les poissons et les petits enfants.....
J'approche, me sens ridicule, mais je sens l'eau tiède sur mes chevilles....je ne vois que la nuit....je ne sens que l'air du large.
J'imagine le chinois en face de moi.
J'ai du mal à regarder les étoiles comme certains et à me dire "il y a peut-être quelqu'un en face de moi qui me regarde aussi", même sensation.
Je suis seule au monde, je suis moi....
Je pisse dans le Pacifique.
Jouissif.
Je me retourne, je rejoins les autres.
Défoncés, il paraît que j'ai l'air d'une sirène qui sort de l'eau, qu'ils vont écrire un poème, ou faire un film....
Oui.
C'est bien ça, ils avaient compris.
Nous avons regardés l'horizon.
Puis nous l'avons regardé à l'envers.
Les palmiers avient l'air de brosse-toilettes.
Nous devions avoir l'air de fous.
Nous nous sommes penchés sur le côté pour observer ce monde en quinconce.
Et là, nous les avons vus.
Une quinzaine, marchant sur la plage dans notre direction. Loin, mais quand même trop proches.
Frissons, nous avons arrêté de voir le monde à l'envers et nous sommes plaqués au sol en silence.
Ils ne sont jamais venus.
Les ombres ont continué à défiler entre les palmiers que nous avions nommés.
Ecrit par poup, le Samedi 26 Juillet 2003, 03:15 dans la rubrique "Des lires".
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Commentaires :

Margotte
Margotte
26-07-03 à 21:04

Rien rien, je me délecte, c'est tout :o)

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