Je réfléchis, je pense, je marmonne et je ressasse.
Je parle, j'écoute, je recommence à réfléchir.

Je vais arrêter ma maîtrise. Ou du moins un des cours obligatoires pour passer à l'année suivante.

J'ai peur.
De ce que va alors me réserver l'avenir,
de me tromper, de regretter,
du regard des autres,
de me morfondre,
de vivre.

Je crois qu'il est encore plus difficile de laisser tomber que de continuer.

J'ai envie d'être bien, de décompresser, de cesser de foncer tête baissée.

Ralentir.
J'ai des projets plein la tête, et pas que du constructif.
J'ai envie de cesser de bâtir un peu, de toujours penser à l'avenir.
Je veux être, vivre, rêver, essayer de réaliser mes rêves, même si certains les trouvent naïfs.
Non, ce n'est pas à 48 ans avec trois gamins que je partirai faire le tour des États-unis en Westfalia.
Ce n'est pas avec une famille à charge que je vais essayer de monter une boite avec mes cops'.......

Et puis, si je me trompe, si je me perds ou si je me morfonds, je trouverai bien une solution.

Reste, à 24 ans, l'ultime et la plus efrayante étape: le dire à MAMAN.
Couper le cordon, vaut mieux tard que jamais.

Et si je faisais fausse route.....
Et si je passais à côté de quelquechose d'irratrapable.
Et si j'étais malheureuse après.
Et si je refaisais une dépression.
Et si je n'arrivais pas à subvenir à mes besoins...
Et si.......

AIE AIE AIE.
La trouille, pis bleue la trouille.
Ça sent la connerie, le sabotage quand même.